
Programme
Perspectives
Trois perspectives sont retenues pour l’examen du programme :
- L’existence humaine et la culture
- La morale et la politique
- La connaissance
Ces trois perspectives orientent vers des problèmes constamment présents dans la tradition philosophique. Elles ont une triple fonction :
- elles déterminent et donc limitent les sujets qui peuvent être donnés au baccalauréat,
- elles déterminent et donc limitent la liste des notions qu’il convient de retenir pour que ces perspectives soient effectivement éclairées par leur étude et par l’examen des problèmes qu’elles soulèvent ;
- elles invitent les professeurs à les prendre en compte dans l’étude des notions et des œuvres.
Ces perspectives ne s’ajoutent donc pas aux notions : elles définissent le cadre dans lequel elles peuvent donner lieu à des sujets de baccalauréat et orientent ainsi, sans le contraindre, le traitement des notions par les professeurs et leurs élèves. Elles excluent toute répartition prédéfinie des notions.
L’art
Le bonheur
La conscience
Le devoir
L’État
L’inconscient
La justice
Le langage
La liberté
La nature
La raison
La religion
La science
La technique
Le temps
Le travail
La vérité
Notions en terminale technologique
L’art
La justice
La liberté
La nature
La religion
La technique
La vérité
La liste des auteurs est organisée selon trois périodes : l’Antiquité et le Moyen Age, la période moderne, la période contemporaine. Cette liste n’interdit pas de faire appel à d’autres auteurs. Elle oblige toutefois à choisir parmi les œuvres des auteurs mentionnés celle qui peut faire l’objet en classe d’une étude suivie. En classe terminale technologique, une telle étude n’est pas obligatoire. L’étude de textes d’une ampleur suffisante est néanmoins requise.
Les présocratiques ; Platon ; Aristote ; Zhuangzi ; Épicure ; Cicéron ; Lucrèce ; Sénèque ; Épictète ; Marc Aurèle ; Nāgārjuna ; Sextus Empiricus ; Plotin ; Augustin ; Avicenne ; Anselme ; Averroès ; Maïmonide ; Thomas d’Aquin ; Guillaume d’Occam.
Machiavel ; Montaigne ; Bacon ; Hobbes ; Descartes ; Pascal ; Locke ; Spinoza ; Malebranche ; Leibniz ; Vico ; Berkeley ; Montesquieu ; Hume ; Rousseau ; Diderot ; Condillac ; Smith ; Kant ; Bentham.
Hegel ; Schopenhauer ; Comte ; Cournot ; Feuerbach ; Tocqueville ; Mill ; Kierkegaard ; Marx ; Engels ; James ; Nietzsche ; Freud ; Durkheim ; Bergson ; Husserl ; Weber ; Alain ; Mauss ; Russell ; Jaspers ; Bachelard ; Heidegger ; Wittgenstein ; Benjamin ; Popper ; Jankélévitch ; Jonas ; Aron ; Sartre ; Arendt ; Levinas ; Beauvoir ; Lévi-Strauss ; Merleau-Ponty ; Weil ; Hersch ; Ricœur ; Anscombe ; Murdoch ; Rawls ; Simondon ; Foucault ; Putnam.
Repères
L’examen des notions et l’étude des œuvres sont précisés et enrichis par des repères. Les repères prennent la forme de distinctions lexicales et conceptuelles qui soutiennent la réflexion que l’élève construit pour traiter un problème.
Absolu / relatif
Abstrait / concret
En acte / en puissance
Analyse / synthèse
Concept / image / métaphore
Contingent / nécessaire
Croire / savoir
Essentiel / accidentel
Exemple / preuve
Expliquer / comprendre
En fait / en droit
Formel / matériel
Genre / espèce / individu
Hypothèse / conséquence / conclusion
Idéal / réel
Identité / égalité / différence
Impossible / possible
Intuitif / discursif
Légal / légitime
Médiat / immédiat
Objectif / subjectif / intersubjectif
Obligation / contrainte
Origine / fondement
Persuader / convaincre
Principe / cause / fin
Public / privé
Ressemblance / analogie
Théorie / pratique
Transcendant / immanent
Universel / général / particulier / singulier
Vrai / probable / certain
Neuf dossiers thématiques guident le travail de l’année. Il correspondent aux neuf devoirs qui sont à rendre à la correction. On ajoute, pour les élèves de terminale générale, une fiche de lecture sur le Manuel d’Epictète.
Exercices et apprentissage de la réflexion philosophique
Les apprentissages reposent sur deux formes majeures de composition : l’explication de texte et la dissertation.
L’explication de texte s’attache à dégager les enjeux philosophiques et la démarche propre d’un passage extrait de l’œuvre d’un des auteurs du programme. En se rendant attentif à la lettre de ce passage, l’élève explicite le problème posé ainsi que le rôle et le sens des propositions présentes et des concepts à l’œuvre dans le texte. Ce faisant, il en dégage l’organisation raisonnée, en s’attachant tant à son unité de sens qu’aux moments différenciés de l’argumentation.
La dissertation est l’étude méthodique et progressive d’un problème que l’analyse d’une question permet de construire. L’élève travaille à sa formulation explicite. Il développe, en vue de l’élaboration d’une réponse fondée à la question posée, une réflexion étayée par des analyses conceptuelles, des références et des exemples pertinents. Il met en œuvre une pensée propre, déployée en un discours continu dont il prend la pleine responsabilité.
Série générale
Epreuve obligatoire écrite (durée : 4 heures)
Trois énoncés de sujet sont proposés au choix du candidat.
Deux de ces énoncés, dits « sujets de dissertation », sont, chacun, constitués par une question simple qu'il est demandé aux candidats de traiter.
Le troisième énoncé de sujet est constitué par un texte d'une longueur raisonnable dont l'auteur figure dans la liste des auteurs au programme, qu'il est demandé au candidat d'expliquer. Le candidat n'est tenu de connaître, ni la doctrine de l'auteur, ni son œuvre, en totalité ou en partie. Il doit rendre compte d'une compréhension précise du texte et du problème dont il est l'expression ou la solution.
Epreuve orale de contrôle (durée : 20 minutes ; temps de préparation : 20 minutes)
L'épreuve consiste en une explication de texte présentée par le candidat, suivie d'un entretien avec l'examinateur. Le texte est choisi dans l'œuvre philosophique ayant fait l'objet, au cours de l'année, d'une étude suivie, selon les modalités prévues par le programme.
L'examinateur choisit un extrait de l'œuvre présentée. Cet extrait est d'une longueur raisonnable (20 à 25 lignes au maximum). Le candidat dispose de 20 minutes pour en préparer l'explication. Il présente à l'examinateur un exposé d'une durée maximale de 10 minutes. Un entretien avec l'examinateur d'une durée maximale de 10 minutes permet de compléter et de développer l'explication initiale.
Série technologique
Epreuve obligatoire écrite (durée : 4 heures)
Trois sujets sont proposés aux candidats : deux de ces sujets sont des sujets de dissertation ; le troisième est constitué par une explication de texte philosophique.
Le troisième sujet est constitué par un texte dont l'auteur figure sur la liste des auteurs du programme. Il est demandé au candidat d'expliquer ce texte, qui se rapporte explicitement à une ou à plusieurs notions du programme. D'une longueur raisonnable, ce texte ne requiert pas la connaissance exhaustive de la doctrine de l'auteur ou d'une doctrine philosophique déterminée.
Le texte est accompagné d'une série de questions :
A - Eléments d'analyse
B - Eléments de synthèse
C - Commentaire
Les questions ont pour but de guider le candidat dans la rédaction de son explication de texte. Elles correspondent aux objectifs suivants :
a) Eléments d'analyse : le candidat est invité à expliquer un ensemble de points significatifs du texte qui lui sont indiqués (mots, expressions ou phrases, articulations logiques) ;
b) Eléments de synthèse : afin de dégager l'idée principale de l'extrait, le candidat est invité, en tenant compte des éléments précédents, à cerner la question à laquelle le texte apporte une réponse déterminée, ainsi qu'à expliquer l'organisation méthodique de la démarche philosophique qui s'y trouve exposée ;
c) Commentaire : en répondant à une série cohérente de questions, le candidat est invité à éclairer et à examiner la position théorique et méthodique précise dont le texte fournit un exemple tant à partir des éléments de réponse précédents (en A et en B) qu'à la lumière de ses connaissances, jointes à l'étude et à la compréhension du texte.
Le candidat a le choix entre deux manières de rédiger l'explication de texte. Il peut répondre dans l'ordre aux questions posées (option n° 1) ou suivre le développement de son choix (option n° 2). Il indique son option de rédaction (option n° 1 ou option n° 2) au début de sa copie.
Epreuve orale de contrôle (durée : 20 minutes ; temps de préparation : 20 minutes)
L'épreuve consiste en une explication de texte (présentée par le candidat), suivie d'un entretien avec l'examinateur. Le texte est choisi sur une liste de textes étudiés en classe, empruntés ou non à une même œuvre, parmi les œuvres des auteurs inscrits au programme.
L'examinateur choisit l'un des textes de la liste. Le candidat dispose de 20 minutes pour en préparer l'explication. Il présente à l'examinateur un exposé d'une durée maximale de 10 minutes. Un entretien avec l'examinateur d'une durée maximale de 10 minutes permet de compléter et de développer l'explication initiale.
Principes d’évaluation
Il n’y a pas de barème pour l’épreuve de philosophie, mais ses exigences peuvent être résumées en quatre points principaux :
PRESENTATION
EXPRESSION
DEMONSTRATION
CULTURE
Le jour de l’examen, le correcteur, quel qu’il soit, quelles que soient ses options idéologiques et ses préférences philosophiques, corrige les copies en fonction de ces exigences. Pour avoir une bonne note, il faut seulement respecter les règles de l’exercice. Les conseils donnés ici sont les mêmes que ceux que donne un entraîneur au sportif avant l’épreuve : l’entraîneur connaît les règles du jeu et connaît les attentes de l’arbitre ou du juge. Quand on joue à un jeu, on suit les règles tactiques et techniques de ce jeu : mieux vaut parfaitement les connaître.
PRESENTATION
Ecriture soignée et parfaitement lisible.
Devoir propre (pas de ratures, encre noire ou bleu foncé).
Devoir assez long pour attester de l’investissement du candidat (en terminale technologique, pas moins de quatre pages ; en terminale générale, pas moins de six pages).
Présentation claire et aérée. Un alinéa au début des paragraphes. Une ligne passée entre chaque partie du développement et deux ou trois entre l’introduction, le développement et la conclusion.
EXPRESSION
La qualité du français est un élément d’appréciation fondamental. Veillez à la correction orthographique, syntaxique, stylistique de votre propos. Veillez à relire très soigneusement votre copie à la fin de l’épreuve.
- L’orthographe et la ponctuation sont correctes (accords en genre et en nombre, soulignement des titres et des mots étrangers, nom des auteurs correctement orthographiés).
- Les règles de syntaxe sont respectées : les phrases sont correctement construites.
- Le vocabulaire est le plus riche possible et les concepts sont définis. L’argot et le style familier sont évités. On évite l’usage de la première personne du singulier.
DEMONSTRATION
Le plan de votre développement doit compter trois parties. L’ordre de la démonstration doit être respecté. En fonction des conseils de construction et des tactiques méthodiques expliqués en classe, veillez à réaliser une démonstration rhétorique en bonne et due forme.
Dans l’introduction, figurent :
– la définition des notions du sujet,
– l’analyse de la nature de la question posée,
– le problème auquel renvoie le sujet,
– l’annonce du plan du développement (en trois parties).
On évite les accroches, amorces et autres artifices souvent maladroits ou réduits à des truismes ineptes.
Dans le développement :
– les trois parties du développement sont équilibrées et de comparable longueur.
– figurent des arguments : X parce que Y (les proverbes et les banalités ne servent pas d’arguments),
– les exemples sont précis et ne sont pas trop longs (on évite le récit ; on évite les références à l’école, à l’actualité la plus immédiate ; on évite la provocation et l’humour, rarement appréciés),
– les références sont précises et originales (voir « culture »),
– les citations sont exactes, la référence à l’auteur et à l’ouvrage est précise.
Dans la conclusion :
La synthèse de la discussion apparaît, un bilan succinct du devoir est présenté. La conclusion répond clairement et franchement au problème posé en introduction. Il n’y a pas d’idée nouvelle non traitée ou hors sujet. Le devoir ne s’achève pas sur un point d’interrogation qui relance la question.
CULTURE
Vous devez montrer votre culture philosophique et votre culture générale. Faites référence aux philosophes et aux œuvres philosophiques dont il a été question en cours. Usez des références littéraires, historiques, mythologiques, artistiques qui peuvent enrichir votre propos, et prouver votre connaissance des éléments essentiels de la culture générale.
N’oubliez pas que le baccalauréat couronne non seulement une année de travail, mais aussi dix années d’apprentissage depuis le CP !
Pour chaque notion du programme, préparez à l’avance :
- des exemples historiques (souvenez-vous des exemples étudiés en cours d’histoire),
- des références artistiques (peinture, musique, etc.) et faites en sorte qu’elles soient originales (on évite de montrer qu’on connaît seulement La Joconde, Picasso et Mozart, et on éveille l’intérêt du correcteur par des références qui ne sont pas celles du commun),
- des références littéraires (souvenez-nous des œuvres étudiées dans vos cours de littérature, et faites une petite fiche synthétique pour chacune),
- des références culturelles (à l’histoire des sciences et des techniques, à la sociologie, à l’anthropologie, à l’économie, au droit).

Epreuve du Grand oral
(durée : 20 minutes ; temps de préparation : 20 minutes)
L'épreuve permet au candidat de montrer sa capacité à prendre la parole en public de façon claire et convaincante. Elle lui permet aussi de mettre les savoirs qu'il a acquis, particulièrement dans ses enseignements de spécialité, au service d'une argumentation, et de montrer comment ces savoirs ont nourri son projet de poursuite d'études, voire son projet professionnel.
Le jury valorise la solidité des connaissances du candidat, sa capacité à argumenter et à relier les savoirs, son esprit critique, la précision de son expression, la clarté de son propos, son engagement dans sa parole, sa force de conviction.
L'épreuve, d'une durée totale de 20 minutes, se déroule en deux temps :
Premier temps : présentation d'une question (10 minutes)
Au début de l'épreuve, le candidat présente au jury deux questions.
Ces questions portent sur les deux enseignements de spécialité soit pris isolément, soit abordés de manière transversale. Elles mettent en lumière un des grands enjeux du ou des programmes de ces enseignements. Elles sont adossées à tout ou partie du programme du cycle terminal. Pour les candidats scolarisés, elles ont été élaborées et préparées par le candidat avec ses professeurs et, s'il le souhaite, avec d'autres élèves.
Les questions sont transmises au jury, par le candidat, sur une feuille signée par les professeurs des enseignements de spécialité du candidat et portant le cachet de son établissement d'origine.
Le jury choisit une des deux questions. Le candidat dispose de 20 minutes de préparation pour mettre en ordre ses idées et réaliser, s'il le souhaite, un support qu'il remettra au jury sur une feuille qui lui est fournie. Ce support ne fait pas l'objet d'une évaluation. L'exposé du candidat se fait sans note. Le candidat explique pourquoi il a choisi de préparer cette question pendant sa formation, puis il la développe et y répond. Le jury évalue les capacités argumentatives et les qualités oratoires du candidat.
Deuxième temps : échange avec le candidat (10 minutes)
Le jury interroge ensuite le candidat pour l'amener à préciser et à approfondir sa pensée. Il peut interroger le candidat sur toute partie du programme du cycle terminal de ses enseignements de spécialité et évaluer ainsi la solidité des connaissances et les capacités argumentatives du candidat. Il sera donné au candidat la possibilité d’utiliser un tableau durant le second temps de l’épreuve.
Le candidat effectue sa présentation du premier temps debout. Pour le deuxième temps de l'épreuve, le candidat est assis ou debout selon son choix.